Quizz: le Botswana est surnommé:
Hélas, la COP21 ne sera pas un moment historique dans cette direction, discuter du degré de réchauffement, c'est forcément lancer un faux débat. Il vaudrait mieux débattre de la croissance continu des énergies que nous consommons pour des usages parfois bien futile.
Pour aller plus loin, lire l'excellent post sur le blog de l'afse de K Schubert "COP21, prix du carbone, quoi de neuf ?" ainsi que ses références, dont notamment l'article de Nordhaus "Climate Clubs: Overcoming Free-riding in International Climate Policy" et celui de Weitzman "Internalizing the Climate Externality:Can a Uniform Price Commitment Help?" (très facile à lire).
Biblio du post
- la ferme de l'Afrique
- la Suisse de l'Afrique
Il ne pleut presque jamais au Botswana, seulement 1% du territoire est cultivable. L'eau est tellement vénérée que le drapeau est bleu, que la monnaie "Pula" signifie "pluie" et que lorsqu'on pense à des lendemains radieux, on pense à des pluies torrentielles. Pour preuve, en 1966 au moment de l'indépendance le président Seretse Khama s'est écrié "let there be rain!" (Lynas, 2007). Alors, sans surprise, le Botswana n'est pas connu pour son agriculture mais pour ses diamants et pour son système bancaire, l'un des "meilleurs" d'Afrique.
Avec quelques degrés de plus à l'échelle du monde de nombreux pays vont souffrir de sécheresse et tous ne pourront pas être des paradis fiscaux (ou trouver des diamants). Soyons clair, 2 degrés, soit l'objectif de la COP21, c'est un climat hostile mais ça reste vivable (enfin pas partout...). Mais peut-on véritablement viser et atteindre précisément 2 degrés? Ne devrait-on pas plutôt avoir des objectifs sur des instruments (harmonisation de taxe, réglementation, marché CO2)? Le problème avec cet objectif de 2 degrés, c'est que la marge d'incertitude est grande, le réchauffement pourrait être bien plus élevé avec le même niveau estimé de pollution. Ces 2-3-4 degrés sont calculés par rapport aux émissions de gaz à effet de serre. Suivant ces émissions (dépendantes donc d'hypothèses sur le PIB, les technologies, le commerce etc) on calcule des probabilités de hausse de températures, en 2100 on devrait être à 700 ppm et en conséquence le scénario de 3 degrés est le plus probable (voir graphique ci-dessous extrait de Wagner et Weitzman, 2015). Mais notez qu'il y à au moins 10% de (mal)chance qu'avec ce même niveau d'émission on tape dans les 6 degrés de réchauffement! Si on fait plus que 700 ppm, la proba des 6 degrés augmente, elle passe à presque 20% avec 800 ppm.
Avec quelques degrés de plus à l'échelle du monde de nombreux pays vont souffrir de sécheresse et tous ne pourront pas être des paradis fiscaux (ou trouver des diamants). Soyons clair, 2 degrés, soit l'objectif de la COP21, c'est un climat hostile mais ça reste vivable (enfin pas partout...). Mais peut-on véritablement viser et atteindre précisément 2 degrés? Ne devrait-on pas plutôt avoir des objectifs sur des instruments (harmonisation de taxe, réglementation, marché CO2)? Le problème avec cet objectif de 2 degrés, c'est que la marge d'incertitude est grande, le réchauffement pourrait être bien plus élevé avec le même niveau estimé de pollution. Ces 2-3-4 degrés sont calculés par rapport aux émissions de gaz à effet de serre. Suivant ces émissions (dépendantes donc d'hypothèses sur le PIB, les technologies, le commerce etc) on calcule des probabilités de hausse de températures, en 2100 on devrait être à 700 ppm et en conséquence le scénario de 3 degrés est le plus probable (voir graphique ci-dessous extrait de Wagner et Weitzman, 2015). Mais notez qu'il y à au moins 10% de (mal)chance qu'avec ce même niveau d'émission on tape dans les 6 degrés de réchauffement! Si on fait plus que 700 ppm, la proba des 6 degrés augmente, elle passe à presque 20% avec 800 ppm.
Il est peu probable qu'on laisse la terre se réchauffer à une telle température (quoique...). Six degrés c'est un come back au crétacé qui n'est pas vraiment connu pour son abondance en mammifères, alors même avec des progrès techniques (notamment agricoles) la vie risque d'être très très difficile.
Source: Soulcié dans Télérama |
Hélas, la COP21 ne sera pas un moment historique dans cette direction, discuter du degré de réchauffement, c'est forcément lancer un faux débat. Il vaudrait mieux débattre de la croissance continu des énergies que nous consommons pour des usages parfois bien futile.
F.C.
Pour aller plus loin, lire l'excellent post sur le blog de l'afse de K Schubert "COP21, prix du carbone, quoi de neuf ?" ainsi que ses références, dont notamment l'article de Nordhaus "Climate Clubs: Overcoming Free-riding in International Climate Policy" et celui de Weitzman "Internalizing the Climate Externality:Can a Uniform Price Commitment Help?" (très facile à lire).
Biblio du post
- Lynas, Six Degrees, our Future on a Hotter Planet, Harper-Collins.
- Wagner et Weitzman (2015), Climate Shock, the Economic Consequences of a Hotter Planet. Princeton U Press.
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