Rassurez vous (ou pas), on ne va pas parler cuisine ici, mais des suprenants articles que l'on peut trouver dans la presse française sur les perspectives de croissance de l'économie anglaise. Le Figaro rapporte des scénarios de croissance qui placent le Royaume-Uni (RU) devant l'Allemagne en 2030 et nous invite dans un autre article à nous poser la question "David Cameron a t-il gagné son pari de l'austérité?".
Compte tenu de la crise actuelle, parler de 2030 ne peut se faire aussi aisément, contextualisons un peu (pour une contextualisation plus longue voir N Crafts). Face à la crise, de 2008 à 2010 Gordon Brown a mené une politique de relance (baisse de la TVA en 2008, expansion budgétaire en 2009), en conséquence la dette a augmenté. En 2010 David Cameron coupe dans les dépenses. Dans le même temps, les taux d'intérêt sont maintenus bas dans le but de favoriser l'investissement et la consommation. Résultat: l'investissement n'a pas suivi (la FBCF a connu deux semestres négatifs en 2012-2013) et c'est la consommation qui a tiré les récentes améliorations sur le marché du travail (voir C. Mathieu). Cette consommation a donc été réalisée par un endettement des ménages qui était déjà critique. Si l'on rajoute a cela que le secteur le plus dynamique (après la santé, épargnée par l'autérité) se trouve dans l'immobilier (voir graph ci-dessous), on comprend qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait faire éclater le marché.
Les Britaniques tablent donc sur des taux bas qui ne déboucheraient pas sur une bulle immobilière et qui finiraient par relancer l'investissement et l'innovation. Compte tenu de la spécialisation du pays, je crains que les innovations à venir soient davantage financières qu'industrielles. P Artus montre d'ailleurs des éléments inquiétants en ce qui concerne l'industrie anglaise (voir graph 3A avec comparaison éloquente avec l'Allemagne).
On peut espérer que la politique monétaire en maintenant une monnaie faible finira par relancer les exportations. Mais, la fenêtre de sortie est étroite. Les exportations sont pour l'instant décevantes et une dépréciation qui se poursuivrait n'est pas sans conséquences négatives (e.g. dette, inflation importée).
Certains chiffres sont certes rassurants. L'investissement est reparti à la hausse depuis quelques mois mais le véritable enjeu est de savoir si cette hausse est durable et si elle va permettre de relancer la productivité qui a dévié de sa tendance depuis la crise (voir graph ci-dessous de Wren-Lewis).
Si l'on considère le pib par tête comme une approximation de la productivité, alors on observe un écart inquiétant par rapport à d'autres nations, dont les usa, voir graph ci-dessous d'econbrowser.
Bref, si le Royaume-Uni n'est plus le grand homme malade de l'Europe, il n'en reste pas moins en convalescence (comme quasiment tous les pays développés).
Compte tenu de la crise actuelle, parler de 2030 ne peut se faire aussi aisément, contextualisons un peu (pour une contextualisation plus longue voir N Crafts). Face à la crise, de 2008 à 2010 Gordon Brown a mené une politique de relance (baisse de la TVA en 2008, expansion budgétaire en 2009), en conséquence la dette a augmenté. En 2010 David Cameron coupe dans les dépenses. Dans le même temps, les taux d'intérêt sont maintenus bas dans le but de favoriser l'investissement et la consommation. Résultat: l'investissement n'a pas suivi (la FBCF a connu deux semestres négatifs en 2012-2013) et c'est la consommation qui a tiré les récentes améliorations sur le marché du travail (voir C. Mathieu). Cette consommation a donc été réalisée par un endettement des ménages qui était déjà critique. Si l'on rajoute a cela que le secteur le plus dynamique (après la santé, épargnée par l'autérité) se trouve dans l'immobilier (voir graph ci-dessous), on comprend qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait faire éclater le marché.
Les Britaniques tablent donc sur des taux bas qui ne déboucheraient pas sur une bulle immobilière et qui finiraient par relancer l'investissement et l'innovation. Compte tenu de la spécialisation du pays, je crains que les innovations à venir soient davantage financières qu'industrielles. P Artus montre d'ailleurs des éléments inquiétants en ce qui concerne l'industrie anglaise (voir graph 3A avec comparaison éloquente avec l'Allemagne).
On peut espérer que la politique monétaire en maintenant une monnaie faible finira par relancer les exportations. Mais, la fenêtre de sortie est étroite. Les exportations sont pour l'instant décevantes et une dépréciation qui se poursuivrait n'est pas sans conséquences négatives (e.g. dette, inflation importée).
Certains chiffres sont certes rassurants. L'investissement est reparti à la hausse depuis quelques mois mais le véritable enjeu est de savoir si cette hausse est durable et si elle va permettre de relancer la productivité qui a dévié de sa tendance depuis la crise (voir graph ci-dessous de Wren-Lewis).
Bref, si le Royaume-Uni n'est plus le grand homme malade de l'Europe, il n'en reste pas moins en convalescence (comme quasiment tous les pays développés).
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